Une charte des préconisateurs pour réduire les pollutions diffuses agricoles

Dans le bassin versant de l’Oudon, un outil original de diffusion de l’information, auprès des agriculteurs, fait évoluer les pratiques pour réduire les pollutions. Il est orchestré par le syndicat mixte du bassin de l’Oudon pour la lutte contre les inondations et les pollutions.

image d'illustration

© Jean-Louis Aubert

L’élaboration d’une charte

Le syndicat mixte du bassin de l’Oudon implique au maximum l’activité agricole à la lutte contre les pollutions et rejets d’effluents. Il les accompagne dans leurs évolutions de pratiques. Il a ainsi conclu, avec les organismes professionnels agricoles, l’élaboration d’une charte des préconisateurs pour réduire les pollutions diffuses.

Cette charte donne des recommandations parfois très pointues : de la fertilisation à l’assolement et de la gestion des prairies à l’aménagement spatial. Son objectif : limiter et mieux utiliser les intrants.

Convaincre sur le terrain

Le syndicat mixte s’appuie sur les interlocuteurs privilégiés des agriculteurs : leur conseiller. Ils les connaissent et ont confiance en ces professionnels (négociants, chambres d’agriculture, coopératives, centre de gestion et contrôle laitier). Ils sont sur le terrain et donnent des conseils pertinents puisqu’ils sont personnalisés.

Joël Roncin, agriculteur à Montguillon (Maine-et-Loire) et Jérôme Caillère, technico-commercial, coopérative des agriculteurs de la Mayenne

Joël Roncin, agriculteur à Montguillon (Maine-et-Loire) et Jérôme Caillère, technico-commercial, coopérative des agriculteurs de la Mayenne

© Jean-Louis Aubert

Ces préconisateurs doivent suivre une formation au moins une fois par an. Elle offre une meilleure connaissance du fonctionnement des cours d’eau et donne la direction commune et maitrisée à suivre.

"Nos préconisateurs nous suivent tout au long d’un cycle de culture, leur action est cohérente. Surtout, ils parlent tous d’une même voix."

Joël Roncin, éleveur à Montguillon (Maine-et-Loire)

Des résultats ?

La charte a été signée le 31 mars 2011, date à laquelle démarrent les premières sessions de formation. Aujourd’hui c’est 86 préconisateurs qui sont formés et qui visitent les 2 500 exploitations du bassin versant de l’Oudon (800 km de cours d’eau). La charte compte 21 signataires qui la mettent en œuvre et 10 autres qui la soutiennent.

Une charte des préconisateurs

Vidéo - Une charte des préconisateurs

Le syndicat mixte du bassin de l’Oudon a mis en place un partenariat avec les conseillers agricoles pour accompagner les évolutions de pratiques sur les exploitations du bassin. Objectif : convaincre qu’il est possible de diminuer les intrants (fertilisants, pesticides), sans produire moins. Lauréat des Trophées Loire-Bretagne 2013

octobre 2013

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le syndicat mixte du bassin de l’Oudon pour la lutte contre les inondations et les pollutions, le Symbolip, qui officie entre le Maine-et-Loire et la Mayenne, a mis en place une action d’envergure sur tout son territoire. Il a créé une charte des préconisateurs pour la réduction des pollutions agricoles diffuses.

(musique)

Daniel Beylich, président de la commission locale de l’eau du bassin de l’Oudon : il est essentiel sur le territoire du bassin de l’Oudon de faire participer au maximum l’activité agricole à la lutte contre les pollutions, contre les mauvais effluents dans la rivière. L’idée d’aider les gens à bien faire les choses, à entraîner l’idée de les former, de les informer. Et cela au travers des gens qui sont les plus proches d’eux, c’est-à-dire tout ceux qui leur préconise, soit des matières, soit de l’équipement, soit même des conseils agricoles. La manière dont on travaille la terre, si elle est préparée, organisée, en vue d’un bon résultat vis-à-vis de la qualité de l’eau, c’est beaucoup plus efficace que tout autre objectif.      

(musique)

Pierre-Marie Heulin, vice-président du Symbolip : pour qu’un message entre et que le changement de pratique se fasse, il faut continuellement répéter les messages. C’est de la pédagogie à très long terme. On est tous pareils, il faut du temps pour changer de pratique et admettre qu’on peut faire autrement.

(musique, à l’image : un groupe d’acteurs se promène en milieu naturel)

Sylvie Lechat, animatrice du service environnement au Cerfrance : grâce à cette charte on a tous le même niveau d’information, on véhicule les mêmes idées et les mêmes messages. Cà ne peut que permettre aux exploitants de changer, et éventuellement, de se poser des questions sur leurs pratiques.

(musique, à l’image : Sylvie Lechat, Samuel Guis et Joël Roncin entrent dans une étable)

Samuel Guis, conseiller agronomie à la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire : le message donné dépend du public que l’on va avoir. Certains agriculteurs sont très sensibles à tout ce qui touche l’environnement. C’est donc très facile de les conforter dans ce qu’ils font déjà par rapport à la réduction, voire de leur dire qu’on peut aller encore plus loin. Par contre, il y a d’autres exploitants qui sont assez dubitatifs, assez septiques, et pour qui ne pas mettre d’azote en quantité suffisante sur une céréale entraînera forcément une chute de rendement. Donc, il y a un accompagnement qui se fait au fur et à mesure, desfois avec une expérimentation directement chez l’exploitant.

Joël Roncin, agriculteur à Montguillon (Maine-et-Loire) : ils interviennent sur nos exploitations à des périodes bien précises, en fonction de l’avancement des cultures et de la météo. C’est là qu’on évoque tous les soucis d’intervention des cultures.

(musique, à l’image : Samuel Guis et Jérôme Caillère examinent les cultures de blé)

Jérôme Caillère, technico-commercial à la coopérative des agriculteurs de la Mayenne : ça n’a pas forcément changé grand-chose dans notre métier. Mais ça a permis de développer les outils d’aide à la décision. Ne pas traiter systématiquement, ne pas mettre de l’engrais systématiquement. Quand on est près d’un ruisseau, ou quand on te rappelle : là, tu ne penses pas à faire une bande-enherbée ? Ça vient naturellement lorsqu’on fait le tour des parcelles.

Joël Roncin : il n’y a pas d’agriculteur qui n’a pas de préconisateur. Cà touche donc tout le monde, mais tout le monde n’est pas aussi ouvert. Sur les 20 % restants qui ne sont pas trop sensibles, on va encore en gagner une bonne part.

(musique, à l’image : rivière qui s’écoule)

Le syndicat mixte du bassin de l’Oudon a été lauréat des Trophées de l’eau 2013. Concours de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Cette action est lauréate des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2013.

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