Gestion des eaux pluviales à Roanne : une démarche globale exemplaire

Roannaise de l’eau, syndicat qui gère l’eau de 42 communes autour de Roanne s’est engagé depuis 2009 dans une démarche de gestion intégrée des eaux pluviales. Permettre à l’eau de s’infiltrer là où elle tombe est le leitmotiv de cette gestion.

Par temps de pluie en zone urbaine, l’eau ruisselle sur les surfaces imperméables (routes, parking, toitures, trottoirs…). On a longtemps collecté ces eaux pluviales chargées de pollutions et de déchets avec les eaux usées. Lors de grosses pluies, ces eaux mélangées aux eaux usées arrivent en masse dans les stations d’épuration qui ne peuvent assurer leur traitement et elles sont rejetées directement dans les cours d’eau. Dans d’autres cas, ces eaux pluviales sont collectées dans un réseau à part où, au mieux elles sont traitées, et le plus souvent rejetées au cours d’eau sans traitement, ce qui constitue une pollution. Cette gestion des eaux pluviales par « le tout tuyau » trouve aujourd’hui ses limites.

Roannaise de l’eau a mis en place une politique volontariste de gestion « intégrée » des eaux pluviales. Il s’agit de limiter les surfaces imperméables en ville pour permettre à l’eau de s’infiltrer là où elle tombe.

A Roanne, 20 % des effluents ne sont pas traités par temps de pluie. La réglementation impose de descendre à 5 %. Le coût d’une gestion « classique » est estimé entre 50 à 100 millions d’euros d’investissement. C’est inaccessible pour la collectivité. La gestion intégrée coûte 10 à 100 fois moins cher. Pour respecter la réglementation à un coût supportable, des objectifs ambitieux sont en cours de validation : d’abord il s’agit de déconnecter 150 000 m3 soit 22 ha de surface imperméabilisée par an.

A travers son Schéma directeur de gestion des eaux pluviales, la collectivité a défini les secteurs à déconnecter du réseau en priorité. A l’échelle de l’agglomération, un groupe d’élus et techniciens se réunit régulièrement pour coordonner ce travail. Des journées de sensibilisation sont également organisées (élus, services techniques, professionnels).

Aujourd’hui, pour tout projet de construction ou d’aménagement de l’existant, Roannaise de l’eau apporte des conseils aux maîtres d’ouvrage pour bien prendre en compte en amont du projet la gestion des eaux pluviales. Des mesures réglementaires inscrites dans le plan local d’urbanisme imposent prioritairement, pour tous les projets d’urbanisation, l’infiltration des pluies.

Daniel Fréchet

Image d'illustration

© Jean-Louis Aubert

«  La difficulté est de ne pas se contenter de réalisations emblématiques mais de généraliser la démarche de gestion alternative des eaux pluviales. Pour réussir, il faut impliquer élus et techniciens de tous les services : voirie, urbanisme, développement économique…et sensibiliser tous les acteurs (aménageurs, urbanistes, architectes, particuliers...). »

Daniel Fréchet, président de Roannaise de l’eau

Gestion intégrée des eaux pluviales – Roannaise de l’eau (42)

Vidéo - Gestion intégrée des eaux pluviales – Roannaise de l’eau (42)

Roannaise de l’eau, syndicat qui gère l’eau de 42 communes autour de Roanne s’est engagé depuis 2009 dans une démarche de gestion intégrée des eaux pluviales. Permettre à l’eau de s’infiltrer là où elle tombe est le leitmotiv de cette gestion. Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

 

Voix off : « Classiquement, une fois tombées sur la chaussée les eaux pluviales ruissellent vers le tout-à-l’égout. Chargées en pollution, elles encombrent les stations d’épuration et sont le plus souvent rejetées en milieu naturel. Pour lutter contre ce phénomène, Roannaise de l’eau a fait le choix d’une solution alternative, respectueuse de l’environnement : la gestion intégrée des eaux pluviales. »
 

Pascal PETIT, directeur technique de Roannaise de l’eau : « Les zones imperméabilisées se construisent en amont de la ville existante et apportent des eaux pluviales de façon importante et les réseaux ne sont pas en capacité de traiter ces apports complémentaires. On ne pouvait plus apporter une solution du tout tuyau qui coûte cher en entretien et en investissement. Il a fallu travailler avec les services techniques des communes et avec les élus et, au fil des années, on a réussi à construire une politique de gestion des eaux pluviales qui favorise, qui incite à l’infiltration de l’eau pluviale là où elle tombe.

On se trouve sur le centre technique de Roannaise de l’eau, un site pilote pour la gestion alternative des eaux pluviales. Et donc on peut voir ici un certain nombre d’ouvrages comme des noues enherbées qui récoltent l’ensemble des eaux de ruissellement, avec une pente naturelle du terrain qui permet d’amener toutes les eaux pluviales dans la noue enherbée qui est située ici. Et on laisse effectivement soit des joncs soit de l’herbe pour que ça agrémente et que ça rende ces espaces plus naturels. »

 

Daniel FRECHET, président de Roannaise de l’eau : « Cette gestion intégrée, nous la travaillons au sein de Roannaise de l’eau depuis plus de dix ans. Il faut expliquer, il faut convaincre mais c’est très bien pris parce que les gens aujourd’hui ont quand même une sensibilité sur l’environnement importante et en plus je trouve qu’on arrive à faire au niveau paysager des choses qui sont belles, qui s’intègrent bien dans un lotissement. Ici nous sommes dans une commune semi-rurale. »
 

Pascal PETIT, directeur technique de Roannaise de l’eau : « La gestion intégrée des eaux pluviales a vocation à être mise en place partout : aussi bien en milieu urbain dense imperméabilisé qu’en milieu plus facile à gérer : milieu rural ou milieu semi-urbain. Ça coûte bien moins cher de gérer les eaux pluviales à la parcelle que de créer du réseau qui collecte. Que ce soit pour les communes qui ont des projets de déconnexion d’eau pluviale, ou pour des particuliers, l’Agence de l’eau soutient et cofinance les ouvrages nécessaires à mettre en place. Un des objectifs également a été de ne pas avoir de réseau enterré du tout. On n’a quasiment pas d’avaloire. Ça passe dans les noues, ça traverse les voies, et c’est collecté dans des ouvrages tels que ce bassin de rétention d’eaux pluviales. Egalement, nous avons travaillé sur des toitures végétalisées. Donc les bâtiments derrière sont en partie en toitures végétalisées qui permettent de retenir l’eau pluviale, et nous avons également de la récupération d’eaux pluviales réutilisée pour le lavage des camions. »
 

Daniel FRECHET, président de Roannaise de l’eau : « Si chacun fait ce petit travail, ça améliorera la gestion globale de l’eau pluviale et de l’inondation, et, sur des réseaux unitaires, ça soulage les stations d’épurations avec des eaux parasites, des eaux claires. »
 

Pascal PETIT, directeur technique de Roannaise de l’eau : « On peut identifier aujourd’hui une quarantaine de projets qui ont été mis en œuvre ces cinq dernières années sur le territoire de Roannaise de l’eau, ce qui représente une vingtaine d’hectares déconnectés, ce qui est très important. Ça représente quelque chose de l’ordre de 100 000 mètres cubes qui allaient à la station d’épuration ou au milieu aquatique préalablement, qui maintenant sont directement gérés à la parcelle. »
 

Daniel FRECHET, président de Roannaise de l’eau : « Chacun doit faire un petit effort, même si c’est dix pour cent, vingt pour cent, et bien quand on additionne, tout ça permettra de faire des économies importantes et de limiter l’eau encore une fois à l’aval ou dans nos réseaux, dans nos STEP, et ça c’est important. »

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