Flûteau nageant dans les Deux-Sèvres

Population historique ou population contemporaine ! Le Flûteau nageant est de nouveau présent dans le département des Deux-Sèvres. L’association Deux-Sèvres Nature Environnement s’emploie à restaurer et préserver les sites connus. Une proposition retenue par l'agence de l'eau Loire-Bretagne suite à l'appel à projets 2019 pour l'accompagnement des plans nationaux en faveur des espèces menacées.

Le flûteau nageant, une redécouverte inattendue

En 2018, quatre stations de Flûteau nageant sont découvertes à l'occasion d'une cartographie des cours d'eau par les services de l'État. Une bonne nouvelle car cette espèce végétale très rare, inféodée aux milieux humides, n'avait pas été observée depuis un siècle sur l'étang noir de la commune de Cours (79).

Photos de Flûteau nageant
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Population de Flûteau nageant - Flûteau nageant - Population aux abords d'une mare piétinée par les bovins

© De gauche à droite : S. Barbier- O. Collober - S.Barbier / Deux-sèvres Nature Environnement

Pour préserver ces stations, des mesures de protection adaptées sont recherchées. L'association Deux-Sèvres environnement mène des études en partenariat avec le conservatoire botanique national Sud-atlantique. Il s'agit de mieux connaître les conditions dans lesquelles cette plante se développe : quels sont les autres végétaux dans son environnement ? Comment les propriétaires exploitent leurs terres ?

Principal enseignement : la pratique agricole favorable au flûteau nageant est le pâturage peu intensif par les bovins. Le piétinement par les bovins qui s'abreuvent dans la mare est bénéfique à cette espèce.

En 2020, un nouveau site au sein de la réserve naturelle régionale « Bocage des Antonins » est mis en évidence suite à la restauration d’une mare.

Restaurer l’étang noir, habitat du flûteau nageant

Photo d'illustration
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Queue de l'étang noir avant restauration

© S.Barbier / Deux-Sèvres Nature Environnement

La station de flûteau nageant de l’étang noir sur la commune de Cours, découverte en 1901, fait l’objet d’une attention plus particulière.

Auparavant la queue de cet étang était une mare. Devenue avec le temps un espace forestier, elle ne laisse plus la possibilité au Flûteau nageant de se développer.

Restaurer l'étang, son habitat, est une condition pour l'essor de cette plante.

Réveiller les graines endormies

Pour restaurer ce site, des travaux sont engagés en collaboration avec le conservatoire botanique national Sud-atlantique : le bois autour de l’étang sera coupé dès cet hiver et l'étang curé par son propriétaire.

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© S. Barbier / Deux-Sèvres Nature Environnement

Mais avant le curage, des scientifiques partent à la recherche des graines encore présentes sur le site mais endormies depuis un siècle. Ils prélèvent des échantillons de terre.

Si des graines sont découvertes, elles seront mises en culture dans des conditions favorables à leur germination. Leur localisation donnera des indications précieuses pour déterminer la profondeur à laquelle il faut curer l'étang et optimiser le curage.

Le coût des travaux s’élève à 17 268 euros. L’agence de l’eau Loire-Bretagne les subventionne à hauteur de 50 %.

«  Cette opération est particulièrement intéressante et même passionnante car elle allie, travaux de restauration et recherche scientifique. Nous sommes confiants sur le retour du flûteau dans l'étang noir car les expériences acquises dans le cadre du plan national d’action montrent la capacité du Flûteau nageant à réinvestir les lieux après une longue période d’absence. »

Stéphane Barbier, chargé de mission botanique à Deux-Sèvres Nature Environnement 

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