Les enjeux du plan Loire

Les principaux enjeux du plan Loire sont de lutter contre les inondations, préserver les milieux naturels, mettre en avant le patrimoine naturel, culturel, touristique et paysager de la Loire et de développer et partager la connaissance.

Le plan Loire est un plan d’aménagement de la Loire qui permet d’inciter les porteurs de projets du bassin de la Loire à entreprendre des actions sur les thématiques : inondation, milieux naturel, patrimoine et connaissance. Depuis sa création en 1994, trois plans Loire se sont succédés.

En 2014, débute le plan Loire IV pour la période 2014-2020. Le plan Loire IV s’inscrit en majorité dans des contrats territoriaux. En 2016, cinq contrats territoriaux s’inscrivent dans le cadre du plan Loire.

Les 4 enjeux du plan Loire : inondation, milieux naturels, patrimoine et connaissance

Orientations stratégiques et objectifs du plan Loire

Le Plan Loire Grandeur Nature repose sur trois enjeux thématiques (inondation, milieux naturels et patrimoine) et un enjeu transversal (connaissance). Le plan Loire IV identifie 13 objectifs spécifiques pour répondre à ces quatre orientations stratégiques.
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novembre 2017

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le schéma représente les orientations stratégiques (enjeux) et les objectifs spécifiques du plan Loire.

Le plan Loire identifie 4 orientations stratégiques : Réduire les conséquences négatives des inondations sur les territoires, Retrouver un fonctionnement plus naturel des milieux aquatiques, Valoriser les atouts du patrimoine et développer, Valoriser et partager la connaissance sur le bassin . 13 objectifs spécifiques (OS) répondent à ces quatre orientations stratégiques.

1- "Réduire les conséquences négatives des inondations sur les territoires" :

OS 1 Elaborer et mettre en œuvre des stratégies territorialisées et cohérentes de réduction du risque inondation

OS 2 Définir un schéma global de gestion et sécurisation des digues et réalisation des travaux correspondants

OS 3 Préserver ou recréer des zones d'écoulement, des espaces de mobilité et des champs d'expansion de crues

2 -"Retrouver un fonctionnement plus naturel des milieux" :

OS 3 Préserver ou recréer des zones d'écoulement, des espaces de mobilité et des champs d'expansion de crues (orientation spécifique figure aussi pour cette seconde orientation stratégique)

OS 4 Restaurer les populations de poissons grands migrateurs amphihalins et faciliter leur migration

OS 5 Rétablir la continuité écologique

OS 6 Préserver les zones humides

OS 7 Prévenir l'installation de nouvelles espèces envahissantes et contenir les espèces installées

3- "Valoriser les atouts du patrimoine" :

OS 8 Préserver et faire connaître les atouts paysagers du bassin

OS 9 Faire connaître le patrimoine lié à la Loire

OS 10 Proposer une offre de tourisme "nature et culture"

OS 11 Poursuivre et diversifier le développement des itinérances douces

4- "Développer, valoriser et partager la connaissance sur le bassin" :

OS 12 Partager et valoriser la connaissance

OS 13 Acquérir de nouvelles connaissances ou outils opérationnels

La participation de l’agence de l’eau au plan Loire

Réduire les conséquences négatives des inondations

L’agence de l’eau contribue à la lutte contre les inondations à travers le plan Loire. Elle finance les études pour connaître les zones d’expansion de crues existantes ou celles qui pourraient servir pour réduire les impacts des inondations. Depuis 2015, l’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,085 million d’euros.

Restaurer et préserver les milieux naturels

Rééquilibrer le lit de la Loire entre les Ponts-de-Cé et Nantes

C’est l’ambition du contrat territorial pour la Loire et ses annexes. L’agence de l'eau finance l’animation et les études pré-opérationnelles, une première étape d’un programme ambitieux de près de 15 ans. Objectif : remédier à l’incision importante du lit de la Loire suite aux aménagements du début du 20e siècle dus au développement urbain, touristique et industriel. De 2015 à 2020 l'agence de l'eau a apporté une aide de près de 3 millions d'euros.

Maintenir la dynamique autour de la rivière Allier

Animation, travaux en zones humides (nettoyage, l’élagage, l’exportation des déchets végétaux…), acquisitions foncières sont financées dans le contrat territorial Val d’Allier alluvial. Depuis 2015, l’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,36 millions d’euros.

Préserver et conserver des zones humides et habitats naturels d’intérêt patrimonial des vallées de la Loire et du Cher

Ce contrat territorial a permis de restaurer 137 ha répartis sur 11 sites, d’entretenir 217 ha répartis sur 26 sites mais aussi d’assurer l’animation et la communication sur les actions menées. Depuis 2015, l’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0.91 millions d’euros.

Préserver et valoriser les abords de la Loire du sud au nord de Roanne

Depuis 2004, le contrat « Bords de Loire en Roannais » permet de préserver cet espace riche en biodiversité : des actions d’animations, des travaux de restauration et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes ont été menées. Depuis 2015, l’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,10 millions d’euros.

Préserver et restaurer les cours d’eaux et les zones humides en tête de bassin de la Vienne

Le contrat territorial « Sources en actions » a pour objectif d’éviter la dégradation des berges et des lits des rivières. Un enjeu d’importance aux sources de la Vienne avec d’innombrables ruisseaux qui conditionnent en qualité et en quantité les ressources en eau de l’ensemble du bassin de la Loire. L’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,04 million d’euros pour des actions d’animation et de coordination de la phase de transition.

Favoriser la circulation poissons grands migrateurs

8 dossiers ont été financés par l’agence sur la recherche, l’acquisition et la valorisation des connaissances sur les populations de 6 espèces de poissons migrateurs : les 2 espèces d’aloses, le saumon atlantique, l’anguille, les 2 espèces de lamproies et la truite de mer. En 2016, l’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,25 million d’euros à ces actions dans le cadre du plan de gestion des poissons migrateurs amphihalins du bassin de la Loire et des côtiers vendéens (PLAGEPOMI).

Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

Vidéo - Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance le rétablissement de la continuité écologique et le suivi des populations de poissons migrateurs dans le cadre du Plan Loire Grandeur nature (2014-2020). Sur la rivière du Cher aval, un suivi des poissons migrateurs est réalisé par l’Etablissement public Loire : découvrez les méthodes utilisées.

septembre 2017

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Les poissons migrateurs ont besoin, pour effectuer leur cycle de vie, de pouvoir  circuler de l’océan au cours d’eau. Dans le Cher, aujourd’hui, on note une forte régression de la présence de poissons migrateurs. Une des raisons aujourd’hui, est la présence d’obstacles. L’Etablissement public Loire réalise actuellement un état des lieux de la présence des poissons migrateurs dans le Cher. Cet état des lieux bénéficie d’un financement de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

David Maffre, Etablissement public Loire

Pour restaurer la continuité, il existe différentes solutions. Cela peut être des solutions d’équipements, avec ce que l’on appelle des passes à poissons, mais également des rivières de contournement, qui peuvent permettre aussi de concilier les enjeux écologiques et les usages, mais également la gestion sur les barrages à aiguilles qui présentent une certaine « franchissabilité ». Donc ce suivi doit nous permettre de disposer d’un état initial avant restauration de la continuité écologique sur le Cher aval.

Vidange de passe à poissons à l’Ile Balzac à Tours

Grégoire Ricou, chargé d’études à la Fédération de pêche d’Indre-et-Loire

Ce dispositif de franchissement sert à assurer la migration des espèces. Au cours de la période avril à juin, on fait plusieurs vidanges de la rivière. Donc nous remontons la vanne principale pour réaliser une vidange de la rivière de contournement, donc pour la mettre quasiment à sec. On va se mettre sur des points stratégiques pour essayer d’identifier les espèces qui vont dévaler dans la rivière. Aujourd’hui, on doit dénombrer une quinzaine d’espèces de poissons, d’eau calme et d’eau vive, des poissons carnassiers, des poissons migrateurs, l’alose, la lamproie ou l’anguille. Les populations sont plutôt en diminution ces dernières années, mais on observe tout de même quelques indices de présence, notamment sur le bassin du Cher.

Comptage des nids de lamproies à la confluence de la Loire et du Cher

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Les lamproies, il faut savoir que ce sont des Agnathes qui, pour se reproduire, vont construire des nids. Le but c’est de parcourir toute la zone que l’on voit ici, et de rechercher les nids de lamproies. On va les repérer au GPS. Pour le Cher, on est sur un état zéro avant aménagement des ouvrages. Il y a deux objectifs : essayer de quantifier combien de lamproies ont fréquenté l’axe cette année, et le deuxième but, c’est de voir jusqu’à quel niveau elles arrivent à monter.

Comptage des bulls d’aloses

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

L’alose c’est un poisson migrateur qui va venir se reproduire dans les fleuves, dans des habitats particuliers, qui vont être la transition entre une zone profonde et lente, et une zone peu profonde et rapide. La reproduction de l’alose se déroule de nuit, entre vingt-deux heures et cinq heures du matin. Le mâle et la femelle vont venir en surface, et frapper la surface de l’eau avec leurs nageoires en décrivant des cercles. On appelle ce phénomène un bull. Donc on va aller suivre différentes frayères, différentes zones de frayère qui ont été préalablement localisées, tout le long du Cher, pour déterminer jusqu’où les aloses ont été une année donnée. La deuxième chose qu’on peut faire c’est tenter d’estimer un stock de géniteurs présents sur une frayère.

Comptage des anguilles au Barrage de Savonnières (37)

David Maffre, Etablissement public Loire

Donc aujourd’hui nous cherchons à pêcher spécifiquement les anguilles pour connaître leur distribution à l’échelle de l’axe. Et nous allons ensuite comparer ces résultats aux résultats qui se feront après restauration de la continuité écologique.

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Ici on fait une pêche électrique et, vu que le milieu est grand, on installe le matériel sur un bateau qui nous suit tout le long de la pêche. On envoie donc le courant par l’intermédiaire de l’anode, c’est la tige avec le rond qu’on voit, qu’on met dans l’eau. Donc en fait on va les obliger à nager vers nous, et ensuite on a deux « épuisetteurs » qui viennent les récupérer.

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Dans quelques années, après les aménagements qui seront nécessaires, et qui auront été réalisés sur le Cher, un deuxième état des lieux sera sûrement réalisé, et il montrera, je l’espère, une amélioration des populations de poissons migrateurs dans le Cher. Ce qui viendra valider les efforts réalisés par l’ensemble des acteurs de la vallée du Cher pour améliorer la circulation des populations de poissons migrateurs dans le Cher.
 

Animer les réseaux d’acteurs sur les zones humides et les espèces envahissantes

L’agence de l’eau Loire-Bretagne, en partenariat de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels intervient dans l’animation des réseaux d’acteurs sur les thèmes des zones humides et espèces exotiques envahissantes.

Trois réunions et des journées d’échanges ont été organisées en 2016, pour collecter les retours d’expériences sur la gestion des boisements en zones humides de têtes de bassin.

Le groupe de travail de bassin sur les espèces exotiques envahissantes, créé par l’agence de l’eau, a assuré la coordination et l’apport de connaissances. L’établissement d’une liste d’espèces hiérarchisées pour le bassin Loire-Bretagne a débuté en 2016. L’agence de l’eau Loire-Bretagne apporte une aide de 0,26 million d’euros depuis 2016.

Développer le patrimoine et la connaissance sur le bassin de la Loire

En 2016, 36 projets ont permis de valoriser et de diffuser la connaissance sur les milieux aquatiques. L’agence de l’eau Loire-Bretagne a apporté une aide de 1,70 millions d’euros.

Le plan Loire a permis d’inscrire la Loire Moyenne au patrimoine mondial de l’Unesco de Sully-sur- Loire (dans le Loiret, en amont d’Orléans) à Chalonnes-sur-Loire (dans le Maine-et-Loire, en aval d’Angers). Une vélo route de plus de 800 kilomètres a été aménagée avec un label touristique "La Loire à Vélo".

Une valeur ajoutée à la gestion du bassin de la Loire

Le plan Loire est un grand succès depuis sa création. De nouvelles connaissances sont acquises. La conscience collective du risque d’inondation s’améliore. Les digues sont renforcées. Les actions de restauration des milieux humides et des poissons migrateurs se poursuivent, et la Loire à vélo met en valeur les régions traversées.

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Documents à disposition

Recueil d'expériences

Agir pour l'eau, les espaces, les espèces, recueil d'expériences 2007 - 2013 dans le bassin de la Loire

janvier 2013 - Auteur : Fédération des Conservatoires d'espaces naturels