Retours d'expériences en vidéo

Ces vidéos présentent les retours d'expériences de trois porteurs de projets qui investissent pour la préservation de l'eau. Réalisées dans le cadre de la web conférence du 12 novembre 2020, elles permettent de présenter des projets qui ont été accompagnés par l'agence et peuvent servir d'exemple.

Ardo S.A. : Gestion globale de l'eau, une stratégie pour s'adapter au changement climatique

Vidéo - Ardo S.A. : Gestion globale de l'eau, une stratégie pour s'adapter au changement climatique

novembre 2020

© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part

Voix-Off : Au cœur du massif armoricain, cette usine à la campagne, 420 salariés, implantée à Gourin, est l’un des 21 sites européens du groupe ARDO depuis 1995. ARDO est le leader en Europe, de la production de légumes surgelés. Sur la liste de ses gros clients : les principales enseignes de produits surgelés.
Potimarrons, haricots, choux, épinards : 75 % de ces légumes de plein champ sont cultivés à moins de 100 kilomètres de l’usine, chez 900 producteurs bretons. Et ces 3 dernières années, la production BIO a été multipliée par 5.
Sur un marché du légume congelé en pleine expansion, l’industriel breton poursuit la modernisation du site, avec un double objectif : produire plus, en consommant moins d’eau.

Laurent DUMOULIN, Responsable Hygiène Sécurité Environnement / Ardo S.A – Gourin (56)
« Donc nous avons actuellement une production d’environ 80 000 tonnes. Avec pour objectif, finalement, de passer la production à 105 000 tonnes.
L’eau fait partie des enjeux majeurs, qui plus est pour les sociétés agroalimentaires, donc il est nécessaire de diminuer la consommation d’eau compte tenu de la rareté de la ressource mais aussi par rapport à l’acceptabilité du milieu naturel puisque nous sommes situés tout en haut d’un bassin versant avec une faible acceptabilité au niveau du milieu naturel.

Voix-Off : Réduire l’impact de l’activité sur l’environnement : voilà le défi.
Alors deux grands chantiers ont été lancés avec l’agence de l’eau Loire Bretagne.
Le premier concerne les économies d’eau.
Pour laver, peler, blanchir les légumes, 500 000 mètres cubes d’eau sont consommés, chaque année. Alors, comment faire des économies ?
Sur cette ligne de pelage, un décanteur a été installé. Les patates douces, et tous les autres légumes racines, sont épluchés, lavés. Puis l’eau utilisée est débarrassée des déchets, des matières en suspension, avant d’être réinjectée dans le circuit de lavage.

Laurent DUMOULIN
« Cela nous a permis, donc, de réduire par deux la consommation d’eau sur cette ligne.
L’accompagnement de l’agence de l’eau nous a permis d’aller très loin au niveau de la définition de notre cahier des charges, de nos besoins et ainsi être très efficaces, très performants sur cette ligne. »

Voix-Off : Montant de l’investissement : 360 000 euros, 60 % financés par l’entreprise, 40 % par l’agence de l’eau Loire Bretagne.

Jean-Pierre ROUAULT / Chargé d’intervention Industrie à l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« On est vraiment dans une des logiques que cherche l’agence, la réduction des consommations d’eau chez les industriels et là on a vraiment l’exemple type d’un projet où on va économiser 36 000 m3 d’eau par an. Alors ça paraît évident à mettre en place mais aujourd’hui tous les industriels n’ont pas encore fait cet effort de mettre des circuits fermés sur les lavages de leurs légumes. »

Voix-Off : A moins de 500 mètres de l’usine, deuxième gros chantier, pour le traitement des eaux usées : la station d’épuration a été totalement rénovée.
Tous les effluents, les eaux usées du site industriel, sont désormais traités dans ces immenses bassins.

Laurent DUMOULIN
« L’objectif de la station ça va être de traiter toute la pollution issue de ce lavage de légumes, qui représente l’équivalent d’une ville de 100 000 habitants. On voit, en arrière-plan, le hangar qui  nous permet de stocker sur 2 700 m2, à peu près 18 mois de stockage des boues. »

Jean-Pierre ROUAULT
« L’épuration, sur ce site-là, on l’a vraiment pensé par rapport à la qualité du milieu. On a réduit le flux de phosphore par deux sur cette station d’épuration, pour être en phase avec les objectifs de qualité du milieu. »

Voix-Off : Coût de l’opération : 6 millions 150 000 euros d’investissement, co-financés, à part égale, par l’agence de l’eau et ARDO.
Le site industriel est installé à quelques centaines de mètres d’un cours d’eau, l’Inam, en tête de bassin versant, un milieu sensible.
ARDO a donc poussé la démarche environnementale au-delà de la réglementation.

Laurent DUMOULIN
« On a créé, en sortie de la station d’épuration, une zone humide, un vrai milieu naturel récepteur, finalement, avant le rejet officiel au milieu. L’image, avec cette station d’épuration, c’est justement d’aller beaucoup plus loin en terme de traitements et de satisfaire à toutes les réglementations et même au-delà. »

Jean-Pierre ROUAULT
« C’est vraiment ça qu’on cherche à développer avec les industriels. Il y a l’incitation financière mais il n’y a pas que ça. C’est aussi tout un travail d’échanges et de discussions pour leur faire prendre conscience que le développement industriel ne peut se concevoir que si on prend en compte l’environnement. »

Laurent DUMOULIN
« Industrie et environnement se doivent d’être compatibles au croisement, finalement, de ces deux chemins. On le voit, l’eau est de plus en plus une denrée rare, commune à tout le monde donc on doit tous prendre soin de notre environnement au sens large. »

Voix-Off : Au pied des montagnes noires, et au bord de l’Inam, l’agence de l’eau Loire Bretagne et
ARDO ont donc réussi à concilier : l’augmentation de la production, les objectifs environnementaux de l'industriel, et la protection de l’eau.

 

Générale de découpage : allier économie d'eau, développement économique, et milieu naturel protégé

Vidéo - Générale de découpage : allier économie d'eau, développement économique, et milieu naturel protégé

novembre 2020

© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part

Voix-Off : Une usine de 6 500 mètres carrés, plus de 100 robots et machines à commandes numériques : voilà à quoi ressemble la coutellerie d’aujourd’hui. Ce métier artisanal est devenu industriel.
Dans le bassin industriel de Thiers, berceau de la coutellerie française, la société générale de découpage, est spécialisée dans le travail de l’acier, depuis le 17eme siècle. Les 110 salariés du site, produisent 100 000 pièces par jour, des lames techniques, des pièces mécaniques, pour 300 artisans, orfèvres, industriels, et pour la grande distribution.

Stéphane GUILLAUMONT, Co-président Société Générale De Découpage / La Monnerie-Le Montel (63)
« La typologie de produit a beaucoup changé. On est passé à très peu de produits, fabriqués en très grande série à des centaines et des centaines de références aujourd’hui, qui sont produites en séries souvent plus limitées.
Le seul but de cela c’est de coller au plus près aux attentes des clients, qui souhaitent renouveler les produits régulièrement, profiter d’un effet de mode, de matériaux. »

Voix-Off : Ce qui n’a pas changé en revanche depuis des siècles : c’est l’utilisation de l’eau, indispensable à la fabrication de couteaux, au travail de l’acier. Elle est dans tout le process de fabrication aujourd’hui.

Stéphane GUILLAUMONT
« C’est entre 900 et 1 200 m3 d’eau qui sont utilisés dans le process chaque jour, forcément chargés de métaux, d’huile de coupe. Donc c’est absolument impensable de rejeter cette eau de process dans la nature »

Voix-Off : Alors comment consommer moins ? Et comment mieux gérer les déchets générés par la fabrication ?
C’est sur ce dossier qu’on planché l’industriel, l’agence de l’eau, et la chambre de commerce et d’industrie : un partenariat constructif, efficace.

Bruno TEXIER, Chargé d’interventions Délégation Allier –Loire amont  / Agence de l’eau Loire Bretagne
« Le problème auquel était confronté l’industriel était majeur et il fallait trouver une solution rapide.
Donc en l’espace de 3 à 4 mois, nous avons effectivement fait le diagnostic, ce qui a permis de suivre les conclusions et d’arriver à la solution. »

Stéphane GUILLAUMONT
« L’implication de l’agence de l’eau a rendu les choses plus faciles, avec un discours très intéressant parce que très simple, très ouvert, concret, proactif. »

Voix-Off : Résultat  : la construction de ce drôle de tambour, dans l’atelier de rectification, le meulage. C’est un tamis géant qui filtre les eaux et fluides générés par le traitement de surface des pièces usinés.

Bruno TEXIER
« Lorsque les lames sont usinées sur la machine de rectification, le fluide qui est utilisé et qui contient des huiles, tombe dans un puisard qui est pompé et qui est filtré par ce tambour rotatif, ce qui permet de séparer l’huile d’un côté et l’eau et les résidus métalliques et notamment les matières en suspension. »

Stéphane GUILLAUMONT
« Alors ce n’est pas zéro déchets mais ce sont des rejets qui sont maîtrisés, qui sont gérés, qui partent en recyclage, qui ont une deuxième vie.
On parle d’une économie d’eau équivalent à deux piscines d’un particulier à l’année, donc c’est pas dingue. Par contre, ce que l’on gagne, c’est que cette eau est de bien meilleure qualité et on la réutilise très longtemps. »

Voix-Off : Bilan : avec le recyclage de tous les effluents issus de l'atelier "traitement de surface", les risques de pollution de la rivière toute proche sont écartés.

Bruno TEXIER
« Ça va dans le sens des missions de l’agence puisque ça répond tout à fait à nos objectifs d’aider les industriels à polluer le moins possible dès la source. »

Voix-Off : Cet investissement a coûté : 380 000 euros, 60 % à la charge de l’entreprise, 40 % pour l’agence de l’eau

Stéphane GUILLAUMONT
« Financer des outils qui ne paraissent pas productifs dans un premier temps, on se rend compte que ça a un double impact, et au niveau de l’écologie et de l’environnement et au niveau du process.
L’amélioration des cadences, l’amélioration de la qualité, des conditions de travail pour les salariés qui étaient meilleures. L’ensemble fait que, sur une durée probablement de l’ordre de 10 ans, cet investissement sera financé. Je peux vraiment qualifier l’opération de succès aujourd’hui. »

Voix-Off : Pas de stockage, pas d’évacuation : aujourd’hui, les risques de pollution accidentelle, sur site et lors du transport, sont également écartés.
Dans la vallée industrielle de Thiers, une quarantaine d’usines et ateliers tournent encore à plein régime, et pourtant, à 500 mètres de la société générale de découpage, la qualité de l’eau de la Durolle s’est belle et bien améliorée.

Bruno TEXIER
« Il était important de lancer des programmes d’actions pour restaurer la qualité de l’eau mais aussi protéger les ressources en eau puisqu’elles sont alimentées principalement par les petites sources dont, aujourd’hui, le débit est altéré par les évolutions récentes du climat.
L’agence de l’eau ne pourra le faire qu’avec les acteurs locaux. Les industriels font partie de ces acteurs qui peuvent agir pour la protection de l’environnement tout en inscrivant leur activité de manière durable. »

France Galva : débarrasser les eaux pluviales des micropolluants pour reconquérir le milieu naturel

Vidéo - France Galva : débarrasser les eaux pluviales des micropolluants pour reconquérir le milieu naturel

novembre 2020

© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part

Voix-Off : Du zinc en fusion, un immense bain à 450 degrés pour un produit haut de gamme. Voilà l’étape finale et spectaculaire de la galvanisation.
Mais avant cette dernière immersion, l’acier subit une série de traitements. Le procédé remonte au 18eme siècle. Ces pièces métalliques de grande taille sont trempées dans des bacs géants. Objectif : les préparer à la galvanisation à chaud.

Frédéric Mercier, Responsable commercial / France Galva – Carquefou (44)
« On vient, au travers de différents processus chimiques et différents bains, créer une liaison entre le zinc et le fer donc ce n’est pas comme un revêtement que l’on vient juste déposer, il y a une fusion qui se fait à cœur et le zinc vient s’user à la place de l’acier, d’où sa protection anti-corrosion. »

Voix-Off : France Galva, c’est 10 usines sur le territoire national, dont ce site de fabrication, en Loire Atlantique depuis 1923. 80 salariés ici, à Carquefou, et 25 000 tonnes d’acier galvanisés par an, charpente métallique, chaudronnerie, serrurerie, et du matériel routier ou agricole. Sur cette chaîne, 600 mètres cube d’eau sont utilisées chaque année.

Olivier Faucheux, Responsable Technique et Méthodes / France Galva – Carquefou (44)
« C’est un process complet qui va du bain dégraissant en passant par les bains d’acides, de rinçage et de flux. Si vous n’avez des bons bains en amont, vous n’aurez pas une belle galvanisation. Nous n’avons pas de pollution aux alentours des bains et à la gestion des bains de process. »

Voix-Off : Le process n’est donc pas polluant : l’eau de tous les bassins est traitée et régénérée.
En fait, la pollution des eaux est à l’extérieur, sur le parc de stockage. Sur une surface bétonnée, jusqu’à 1 000 tonnes de produits finis sont entreposés. Et la pluie entraîne une fraction du zinc des pièces galvanisées.

Olivier Faucheux
« La pluie qui vient lécher le stock de produits finis nous emmenait les micro-pollutions en zinc et on les rejetait dans les eaux pluviales. »

Pierre-Yves Allard, Ingénieur d’intervention – Dossiers industriels / Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Le ruisseau qui recevait les eaux pluviales était d’une qualité médiocre en ce qui concerne les micro-polluants spécifiques de l’état écologique, le zinc en particulier. »

Voix-Off : En 2018, les analyses sont sans appel : chaque année, 2 tonnes de zinc finissent dans le ruisseau. Pour répondre aux prescriptions de son arrêté préfectoral, France Galva décide d’investir pour limiter ses rejets de pollution. La concentration en zinc au rejet alors de 80 mg par litre doit passer à 2 mg par litre. Études, dossiers de financements : France Galva et l’agence de l’eau planchent alors sur les solutions techniques.
Pour traiter la micro pollution, 2 chantiers sont lancés : d’abord la création d’un bassin tampon enterré, récepteur des eaux pluviales chargées en zinc. Dans le même temps, une station d’épuration physico-chimique est construite, l’installation traite 15 m³ d’effluents par heure.

Olivier Faucheux
« L’ensemble des eaux pluviales sont amenées à cette station. Le rôle de cette station, avec un ensemble de produits chimiques, de pompes, de technologies, est chargé de séparer, d’emprisonner les polluants, de rejeter l’eau dans les eaux pluviales en respectant la convention et d’emmener tous les déchets dans des big bag qui sont acheminés dans des lieux de déchets. Nous avons réduit de 90 % nos émissions de zinc en milieu naturel, ce qui est très important pour l’écologie. »

Pierre-Yves Allard
« C’est très spectaculaire effectivement, les traitements physico-chimiques permettent de faire une séparation très nette, très visible et d’avoir un effluent d’une limpidité exceptionnelle.»

Voix-Off : Coût total de l’opération: 1 million 150 000 euros, 40 % financés par l’agence de l’eau, 60 % par France Galva.

Olivier Faucheux
« Ça a été simple, efficace et rapide avec l’aide, évidemment, de l’agence de l’eau, l’aide de la DREAL, j’encourage vraiment les industriels à passer ce cap qui nous permet de continuer à bien travailler avec le respect de l’écologie et, notamment, du milieu naturel où se trouve l’eau. »

Voix-Off : Justement, désormais, en contre bas de la zone industrielle, sur les bords de l’Aubinière, un affluent de la Loire, les rejets de zinc – jusqu’à 2 tonnes chaque année avant travaux – ne dépassent plus 280 grammes par jour.

Pierre-Yves Allard
« Les eaux pluviales que nous voyons sont celles qui proviennent de l’établissement, donc on voit que la qualité est bonne. L’objectif global c’est d’atteindre le bon état pour que tous les organismes aquatiques puissent y avoir une vie équilibrée. »

Voix-Off : Quant au spécialiste française de la galvanisation à chaud, il a déjà d’autres projets verts.

Interview Olivier Faucheux
« Il y a une envie du respect de l’écologie, on a un projet de réutiliser, en fait, l’eau qu’on rejette dans les eaux pluviales dans notre process. Dans le futur ce sera primordial, pour les industriels, de se pencher sur le côté écologique pour perdurer dans le temps. »

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