Contribution Assises de l'eau - séquence 2

Plus de 400 participants se sont informés sur les solutions permettant à l'ensemble des acteurs d'adapter leur gestion de l'eau à l'heure du changement climatique. Éclairage sur les échanges et propositions faites lors de la table ronde organisée par le comité de bassin Loire-Bretagne le 31 janvier 2019 lors du carrefour des gestions locales de l'eau à Rennes. La synthèse des échanges est versée comme contribution à la seconde séquence des Assises de l'eau.

Image d'illustration

Table ronde "Assises de l'eau" - 20e carrefour des gestions locales de l'eau

janvier 2019

© Etienne Bouju

Les solutions pour gérer l'eau à l'heure du changement climatique

Le changement climatique aura des impacts forts sur l'eau mais très différents selon les territoires. Tous connaîtront des périodes de sécheresse, de crise. L'eau pourra devenir un facteur limitant pour les activités humaines.

Anticiper et mettre en place des projets de territoire

A l'échelle des grands bassins hydrographiques, les comités de bassin métropolitains anticipent. Ils ont tous mis en place un plan pour s'adapter au changement climatique. Cette adaptation sera au cœur des prochains Sdage, les schémas d'aménagement et de gestion des eaux qui fixent, pour 6 ans, les orientations pour gérer et améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques.

Plus localement, les acteurs doivent se mobiliser pour faire émerger des projets de territoire qui traitent la question de l'eau dans la globalité de son cycle. Il s'agit de l'économiser, de la partager, de la protéger, d'améliorer sa qualité afin que chacun d'entre nous puisse disposer d'une eau de qualité et en quantité suffisante pour ses activités.

L'eau est indispensable pour le développement économique mais sa qualité sera aussi le fruit de ce développement. Elle doit irriguer toutes les politiques.

"Soyons plus que jamais capables d'anticiper le problème de l'eau, dans sa gestion quantitative et qualitative, dans l'ensemble des politiques publiques, d'en faire un enjeu majeur."

Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne

Vers une nouvelle conception de notre développement

Actuellement, nos modèles de développement et les politiques publiques associées sont principalement fondés sur des approches par secteurs d'activité : industrie, agriculture, urbanisme... L'eau est prise en compte comme une ressource nécessaire à l'activité humaine, comme un rejet à traiter pour réduire les impacts sur l'environnement et les milieux aquatiques. Elle n'est pas suffisamment prise en compte dans la globalité de son cycle.

Aller vers un nouveau modèle de développement, c'est :

  • réfléchir à nos modèles de production, de consommation en prenant en compte la globalité du cycle de l'eau,
  • s'intéresser à toutes les fonctions que peuvent jouer nos activités.

L'agriculture, par exemple, n'a pas seulement un rôle alimentaire, elle peut répondre à d'autres attentes : maintien des paysages, préservation des zones humides, piégeage du carbone pour atténuer le changement climatique. Pour l'aménagement urbain, permettre à l'eau de s'infiltrer là où elle tombe (méthodes naturelles au lieu du "tout tuyau") va dans le sens de l'adaptation au changement climatique mais aussi d'une ville plus acceuillante avec de la nature, qui artificialise moins d'espaces et répond à des attentes de nos concitoyens.

Plus globalement, changer nos modèles c'est s'interroger, pour chaque mode de production (agricole, industriel, aménagement...), sur son rôle sur le territoire, sur ce qu'on attend de lui.  Que va-t-il produire ? Comment et pour répondre à quels besoins et avec quels impacts pour l'eau ?

"Il faut voir l'eau dans toute l'entièreté de son cycle, réaffirmer la place de l'eau dans toute sa transversalité"

Jean Launay, président du comité national de l'eau

Quelques clés de réussite

Une mobilisation collective et encore plus de solidarités

Au-delà des solidarités (amont/aval -  urbain/rural) mises en place par les agences de l'eau et les comités de bassin à l'échelle des bassins versants, de nouvelles solidarités sont à imaginer (producteurs/consommateurs, professionnels/ collectivités...) pour mieux prendre en compte le caractère transversal de l'eau à toutes nos activités et le fonctionnement des milieux naturels.

Un dialogue entre les politiques publiques

Les agences de l'eau et les acteurs locaux agissent souvent dans un cadre qu'ils ne définissent pas. Le dialogue, l'articulation entre les politiques publiques (agricole, environnement, aménagement...) et en particulier avec la politique de l'eau et de la biodiversité faciliteront une approche globale bénéfique pour l'ensemble des usages de l'eau et les activités d'un territoire.

Un accompagnement à la transformation

  • accompagner l'évolution de notre mode de développement ;
  • faire évoluer la fiscalité environnementale, mettre en place des modes de financement innovants comme la rémunération des services rendus à l'environnement, et des financements à la hauteur des ambitions ;
  • rendre visible les expériences innovantes, les accompagner pour qu'elles deviennent des modèles réplicables ;
  • ...

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Contribution du comité de bassin

Contribution du comité de bassin Loire-Bretagne à la seconde séquence des Assises de l'eau

janvier 2019 - Auteur : Pierre Strosser, ACTeon pour le comité de bassin Loire-Bretagne

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