S'adapter avec les solutions fondées sur la nature

Les solutions fondées sur la nature sont des leviers pour s'adapter au changement climatique. Gestion intégrée des eaux pluviales, notamment en ville, pour infiltrer l’eau là où elle tombe en repensant les aménagements et les constructions. Restauration des rivières et des milieux humides afin d’en améliorer les fonctionnalités et la résilience. Aménagements parcellaires de lutte contre le ruissellement et l’érosion... Autant de solutions pérennes à moindre coût.

Les solutions fondées sur la nature, un levier

Si l’essentiel des aides de l’agence visent l’atteinte du bon état des eaux et concourent à rendre le milieu aquatique plus résilient aux changements climatiques, celles qui visent les solutions fondées sur la nature apportent des bénéfices supplémentaires

Les solutions fondées sur la nature (SFN) s’appuient sur des éléments naturels qui permettent de résoudre des problèmes environnementaux. Elles présentent le plus souvent des coûts d’investissements et d’exploitation plus faibles que la création d’infrastructures artificielles pour le même service.

Dans le domaine de l'eau, les solutions fondées sur la nature favorisent le ralentissement des écoulements, l'augmentation des temps de transfert de l'amont à l'aval, l'infiltration et la rétention d'eau. Elles constituent des solutions fiables et pérennes et permettent également de répondre à d’autres enjeux comme l'épuration des eaux et/ou  la préservation de la biodiversité

La végétalisation en milieu urbain

Dans le cadre d’opérations d’infiltration des eaux pluviales la végétalisation en milieu urbain permet, par exemple, d’éviter les surcharges des systèmes d’assainissement mais également de prévenir les inondations, d’améliorer le cadre de vie, la biodiversité et de rafraîchir la ville.

L'exemple de Loches en Indre-et-Loire et de Roanne dans la Loire

Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

Vidéo - Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

janvier 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

[Musique]

Voix-off :
À Loches, dans le sud Touraine, prairies et roselières ont retrouvé leur aspect naturel au cœur de cette zone humide traversée par l'Indre.
En Auvergne Rhône-Alpes, l'agglomération de Roanne, plus de 100 000 habitants, est baignée par la Loire et un vaste chantier a été lancé pour ramener la nature en ville. Deux régions, deux projets pour un même objectif : trouver des solutions durables pour s'adapter au défi climatique.

Les prairies du Roy - Création d’un espace naturel sensible - Loches (Indre-et-Loire)

Voix-off :
Au cœur de l'agglomération lochoise, les prairies cernées de haies et de roselières ont remplacé de vastes peupleraies. Un réseau de mares a été créé et, en dix ans, le milieu a été restauré sur les 250 hectares de la vallée.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine (37)
« Avant l'intervention de la collectivité, il faut s’imaginer qu'on ne voyait pas du tout le patrimoine bâti qu'on avait derrière, on ne voyait pas le donjon, ni rien. Donc ça a vraiment ouvert le paysage et donc ouvert le milieu en règle générale.
Là, on se situe en plein cœur d'une roselière. Il y a encore trois ans, on était en plein cœur d'une peupleraie.
Donc on est venu abattre les peupliers qui ont été valorisés en bois d'œuvre ou en bois énergie, broyer les souches. Et on se retrouve avec une végétation typique d'une roselière. »

Voix-off :
La zone humide des prairies du Roy, une zone d'expansion de crues, joue désormais un rôle d'éponge, de régulation des débits des cours d'eau.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine  
« C'est à dire qu'elle absorbe l'excès d'eau en période de crues et la relargue en période d'étiage. »

Amélie GARNIER, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« Il y a eu un rôle épuratoire du milieu. Il y a eu aussi un rôle tampon du milieu. On constate aussi des effets positifs sur la résilience du territoire face à la sécheresse et une augmentation de la biodiversité du fait d’un milieu ouvert. »

Voix-off :
L'aménagement et la restauration de cet espace naturel sensible ont coûté 160 000 € par an pendant dix ans à la communauté de communes Loches Sud Touraine.

Étienne Arnould, responsable des espaces naturels sensibles - Communauté de communes de Loches Sud Touraine, maire de Chemillé-sur-Indrois (Indre-et-Loire)
« On est tout à fait dans le cadre actuel de la volonté politique de l'état de redynamiser ces entités et leur redonner leur première fonction et de préserver la nature. »

Voix-off :
L'agence de l'eau Loire-Bretagne co-financeur du projet avec la région Centre-Val de Loire et le département d'Indre-et-Loire, a investi 580 000 € pour la création de cet espace naturel sensible.

[Musique]

Gestion intégrée des eaux pluviales - Roanne (Loire)

Voix-off :
Depuis 2009, le syndicat qui gère l'eau de 42 communes autour de Roanne, a misé sur la gestion intégrée des eaux pluviales. Une solution innovante qui permet à l'eau de s'infiltrer là où elle tombe : jardins de pluie, toitures végétalisées, massifs infiltrants, noues enherbées et fleuries, la nature réinvestit la ville.

Céline Lareure, chargée de sensibilisation à la Roannaise de l’eau (Loire)
« Alors là, on se retrouve sur le parvis d'une école maternelle. Avant, c'était que du goudron et donc il y avait vraiment cette volonté de créer des espaces enherbés, végétalisés, des espèces qui soient résistantes par temps sec et par temps de pluie. Et en fait, la volonté des élus de notre territoire, c'est vraiment de rapporter de la nature en ville et de la biodiversité.

On est en milieu résidentiel, donc avant, on était sur une largeur totalement goudronnée, imperméabilisée, avec des grilles et des avaloirs.
Et maintenant, on est sur une noue plantée, enherbée et même avec des arbres. La pente de la voirie a été modifiée pour que les eaux ruissellent dans l'ouvrage. En fait, l'eau du coup, est stockée et s'infiltre tout doucement dans le sol.

On voit derrière nous toute une série de bassins d'infiltration, de grands espaces verts qui récupèrent les eaux de toiture de la salle des fêtes et de la salle de sport, et qui récupèrent aussi les eaux de ruissellement du parvis et une partie de la voirie. »

Charlette Brun, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« L'eau de pluie va rentrer directement dans la nappe phréatique qui va alimenter les débits des cours d'eau. Et ça permet d'assurer une qualité et une quantité suffisante de la ressource. Ça apporte à la fois de la biodiversité en ville, mais aussi en termes de coût, ça va être intéressant puisque on n'a pas tout cet aspect énergétique, génie civil, etc...»

Amandine Mesland, cheffe de projet, aide à la décision économique et sociologique, agence de l’eau Loire-Bretagne
« Une SFN, c'est rentable, ça ne coûte pas cher en investissement, en fonctionnement, surtout si on compare avec du génie civil pur et dur. Et ça rapporte beaucoup en matière de biodiversité. Partout, elle est renforcée grâce aux SFN en matière de stockage de carbone.
Si on multiplie ces actions, on a tout bon par rapport à la résilience face au changement climatique. »

Le bilan

[Musique]

Voix-off :
À Roanne désormais, la gestion innovante des eaux pluviales est intégrée dans tous les projets.

Céline Lareure, chargée de sensibilisation à la Roannaise de l’eau (Loire)
« On demande aux élus et même aux habitants de retrouver l'eau en surface. C'est un changement de paradigme, un changement de culture, c'est un peu novateur et du coup, il y a beaucoup de travail à faire, de sensibilisation et de communication. Il faut se lancer en fait, et ne pas avoir peur. La nature est là. Il faut apprendre à vivre avec elle, à s'adapter. »

Voix-off :

Dans les prairies du Roy à Loches, les agriculteurs assurent l'exploitation durable des prairies reconverties. Cet espace naturel sensible est devenu un site écotouristique ouvert au public. Et le Cuivré des marais, une espèce rare et protégée, a réintégré les espaces ouverts.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine  
« On a une espèce phare qui est le Cuivré des marais et on a vu se multiplier la population et s’étendre la population sur l’ensemble du site. On peut dire qu'il y a eu un regain d'espèces typiques des prairies humides. »

Étienne Arnould, responsable des espaces naturels sensibles - Communauté de communes de Loches Sud Touraine, maire de Chemillé-sur-Indrois (Indre-et-Loire)
« L'objectif a été atteint. On a réalisé un poumon vert. »

Amélie GARNIER, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« On aide d'ailleurs d'autres projets, d'autres collectivités à travailler en fait sur les solutions de restauration des zones humides qui permettent de préserver la ressource en eau, d'un point de vue quantité, mais également d'un point de vue qualité. »

Voix-off :
Loches et Roanne, à la ville et à la campagne.
Deux aménagements efficaces, duplicables, une équation parfaite pour préserver la ressource en eau.

[Musique]

Des milieux aquatiques fonctionnels

L'amélioration du fonctionnement des milieux aquatiques par l'effacement de plans d'eau, la restauration des zones humides ou de la forme des cours d'eau font partie des solutions fondées sur la nature qui permettent de limiter les effets du changement climatique. Par exemple une zone humide qui fonctionne bien, telle une éponge en période de pluie, limite les inondations en absorbant l'eau en excès qu'elle restituera lors de la saison sèche.

Le conservatoire d'espaces naturels d'Auvergne témoigne

Éliane Auberger

Photo d'Éliane Auberger

© Contacter Agence de l'eau Loire-Bretagne

« Les actions menées par le conservatoire d'espaces naturels d'Auvergne s’inscrivent toutes dans le grand cycle de l’eau. Elles privilégient la fonctionnalité et la résilience des milieux aquatiques. Que ce soit dans l’accompagnement des éleveurs sur la préservation des zones humides de têtes de bassin versant (conduite de travaux de restauration des tourbières et des marais) ou encore dans la restauration de l’espace de libre fonctionnement de la rivière Allier (suppression d’enrochements sans intérêt aujourd’hui), la logique est la même : privilégier le bon fonctionnement des milieux aquatiques et leur résilience pour maximiser les services écosystémiques.

C’est au sein de l’agence de l'eau, un partenaire majeur du conservatoire, et de ses instances que se forge une partie importante du dialogue autour du partage et du bon usage de l’eau, enjeu rendu encore plus prégnant par le changement climatique. »

Éliane Auberger, présidente du conservatoire d'espaces naturels d'Auvergne

L'exemple du Lathan en Maine-et-Loire

Les solutions fondées sur la nature (SFN) pour s'adapter aux défis climatiques

Vidéo - Les solutions fondées sur la nature (SFN) pour s'adapter aux défis climatiques

janvier 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Les solutions fondées sur la nature (SFN) pour s’adapter aux défis climatiques (Lathan / Maine-et-Loire)

Voix-off
Des forêts, un territoire agricole spécialisé dans les semences et 1280 kilomètres de cours d'eau. À l'est d'Angers, le bassin versant de l’Authion, un affluent de la Loire : c'est une zone de 1 500 kilomètres carrés et des chantiers en cours pour faire face au dérèglement climatique.

Au cœur de ce territoire, le Lathan, 62 kilomètres. Dans les années 80, cet affluent de l'Authion a été canalisé pour limiter les risques d'inondations et surtout pour irriguer les terres agricoles.

Ralph Clarke, coordinateur Pôle Milieux Aquatiques & Technicien rivières - Syndicat mixte du bassin de l’Authion et de ses affluents
« On a un plan d'eau qui est situé en amont, qui fait 5 millions de mètres cubes. Et on a voulu que l'eau soit disponible plus rapidement en aval. On a transformé la rivière en autoroute, on l'a élargie, on l'a approfondie. Du coup, on a complètement déstructuré les rivières. »

Voix-off
Bilan : des pollutions diffuses, un déficit hydrologique, bref, des cours d'eau dégradés.

Les travaux

Voix-off
En 2017, le chantier a démarré sur 1,8 km, deux clapets régulateurs ont été supprimés, les berges écrasées et les banquettes végétalisées.

Ralph Clarke, coordinateur Pôle Milieux Aquatiques & Technicien rivières - Syndicat mixte du bassin de l’Authion et de ses affluents
« Les deux clapets ont été abaissés un an avant, donc justement pour que la rivière se redessine. Et après, on a aménagé treize radiers sur le site qui permettent de remonter la ligne d'eau. Toutes les berges ont été retalutées. On le voit, les banquettes aujourd'hui, elles sont végétalisées, on se retrouve avec des petites zones humides. »

Le bilan

Voix-off
Ici, pour rétablir la continuité écologique, 120 000 € ont été investis. 80 % des travaux ont été financés par l'agence de l'eau Loire-Bretagne, pour ce chantier innovant et transversal.

Pascal Boniou, chargé du suivi de contrats territoriaux et biodiversité - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Ce qui est transversal, c'est qu'on va s'intéresser aux milieux aquatiques, à la morphologie du cours d'eau, à sa continuité écologique, mais aussi à la qualité de l'eau, à la quantité de l'eau, les inondations, les crues, mais aussi et surtout les étiages. Et puis la biodiversité qui va aller avec, qui va être le marqueur de la bonne fonctionnalité du cours d'eau.
Là, on regarde tout en même temps avec tous les acteurs, les usagers. »

Agriculteurs, forestiers, riverains, élus ont été associés à ce projet, parce que la restauration des cours d'eau, l'aménagement de bassins passe forcément par la concertation.

Fabienne KERVAREC, sociologue
« Le partage des connaissances, le partage des visions et des regards est fondamental. Et la concertation, c'est ce que ça apporte. En fait, ça concourt à une dynamique de territoire, à une démarche partenariale. Dans le contexte du changement climatique, qui est susceptible d'apporter une plus grande incertitude encore, le rôle de la connaissance et du partage de la connaissance et de la circulation de cette connaissance entre les acteurs va être d'autant plus important. »

Les perspectives

Voix-off
Permettre à la nature de reprendre sa place, voilà la clé pour s'adapter à l'évolution climatique, pour gérer la qualité et surtout désormais, la quantité de l'eau.

Martin GUTTON, Directeur général de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« Les solutions fondées sur la nature qu'on prône peuvent avoir un effet vertueux à la fois sur la quantité et sur la qualité de l'eau. C'est véritablement notre orientation. Et donc, plus que jamais, l'Agence de l'eau met en œuvre tous ses moyens pour accompagner les acteurs de terrain qui porteront des actions sur le sujet. »

Voix-off
Ici justement, de nouveaux chantiers sont à l'étude sur dix kilomètres en aval. Objectif : poursuivre le rétablissement de la continuité écologique et retrouver des zones naturelles d'expansion de crues.

Des pratiques agro-écologiques en faveur de l'eau

Le déploiement des pratiques agro-écologiques (prairies, couverture des sols, agroforesteries, dispositifs tampons comme les haies) contribue à l'adaptation au changement climatique. Elles limitent l'assèchement des sols en préservant la porosité, la structure ou la matière organique, gage d'un sol vivant . Elles diminuent la vitesse de ruissellement de l'eau...

Une gestion des eaux de pluie intégrée à l'urbanisme

L'eau pluviale est une ressource  essentielle pour rendre la ville résiliente au changement  climatique. Jardins de pluie, noues et toitures végétalisées stockantes… font partie des techniques « vertes » de végétalisation, de désimperméabilisation pour mieux gérer l'eau  là où elle tombe. Étendre la végétation, par exemple, dans les cours d’école, les cimetières est un moyen d'avoir plus de faîcheur lors des périodes chaudes et un cadre de vie plus agréable.

Déconnexion des eaux pluviales des chaussées, habitations et bâtiments communaux

Vidéo - Déconnexion des eaux pluviales des chaussées, habitations et bâtiments communaux

Déconnexion des eaux pluviales à Montrevault-sur-Èvre (49)

mai 2022

© Une image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Déconnexion des eaux pluviales des chaussées, habitations et bâtiments communaux - Montrevault-sur-Èvre (49)

[Musique]

Voix-off :
Montrevault-sur-Èvre, c’est une commune nouvelle, au cœur des Mauges, dans le Maine et Loire, 16 000 habitants dans un bassin agricole, et industriel, baigné par l’Èvre, un affluent de la Loire.

LE CONSTAT

Voix-off :
Ici, comme dans beaucoup de villes françaises, le réseau d’évacuation d’eau est unitaire. C’est un même tuyau qui évacue vers la station d’épuration : les eaux sales, domestiques, sanitaires, et les eaux propres, comme la pluie des toitures.

Mais en cas d’intempéries : les eaux engorgent les réseaux. Les stations d’épuration débordent, et génèrent une pollution de la rivière en contre-bas de la commune.

LE PROJET

Voix-off :
À Montrevault-sur-Èvre, 135 maisons dans ce quartier des années 60, la commune a donc lancé un vaste chantier : la gestion intégrée des eaux pluviales. Depuis la fin des travaux, les élus multiplient les visites pédagogiques, à la demande des collectivités.
Première étape, les parkings de la mairie. Désormais, ils sont perméables.

Christophe Dougé - Maire - Montrevault-sur-Èvre (49) - Vice-président - Mauges communauté
« On est sur le parking de l'hôtel de ville. On n'avait pas la place pour mettre des espaces verts. On a choisi d'avoir une voirie perméable. L'enrobé est poreux et on traite les eaux pluviales avec une chaussée réservoir. »

Voix-off :
Devant les maisons, des espaces verts, creux, des noues, ont été créées puis végétalisées.

Madeline FUSS - Chargée de mission stratégie eaux pluviales - Mauges Communauté
« C'est une noue. Elle sert en fait à collecter et à infiltrer les eaux pluviales de la voirie.
L'idée, c'est d'augmenter la surface d'espaces verts dans la rue de manière à avoir le plus grand volume possible à infiltrer. »

Voix-off :
Devant chaque maison neuve, des échelles d’eau, des caissons, étalent l’eau des toitures.
Enfin, pour les habitations plus anciennes, les particuliers ont eu carte blanche pour déconnecter leurs eaux pluviales des réseaux d'eaux usées.

Daniel CHAUVAT - Habitant de Montrevault-sur-Èvre (49)
« J'ai déconnecté ma descente et avec un tuyau étanche, par la pression, l'eau remonte de chaque côté des parterres. Et puis derrière, j'ai deux cuves de 1000 litres et une troisième qui est prête à être installée pour arroser ma serre et mon jardin. »

Marc Lefort - Habitant de Montrevault-sur-Èvre (49)
« J'ai modifié les descentes de dalles, les passages sont aériens au lieu de passer en souterrain. Donc ça va dans le jardin. Ça permet à l'eau de s'infiltrer, de réalimenter les nappes phréatiques.»

LA CONCERTATION

Voix-off :
Le chantier s’est achevé à l’automne 2021, mais les études et les réunions publiques ont démarré en 2018. Parce que la sensibilisation, l’adhésion des riverains, sont déterminantes pour ce type de projets.

Cécile LEMOUL - Chargée d’action - Centre permanent d’initiative pour l’environnement
« Ce qui peut effrayer, c'est parfois l’impression que ça va être coûteux ou que ça va demander des gros travaux. On est allé proposer aux habitants de se rencontrer et d'échanger directement dans leur jardin pour les convaincre, parce que c'est un changement de pratiques aussi, un changement de regard sur la ressource en eau. »

Voix-off :
Désormais, les eaux pluviales s’infiltrent donc dans des espaces qui ne sont pas uniquement dédiés à l’eau, des espaces verts ou des chaussées perméables par exemple.
Bref, le problème d’assainissement, est devenu un projet de voirie.

Christophe Dougé - Maire - Montrevault-sur-Èvre (49) - Vice-président - Mauges communauté
« Le fait de ne pas faire la double canalisation séparative, ça nous a payé la voirie. »

Michel Bénard - Assistant maître d’ouvrage – Expert en eaux pluviales
« Les résultats, c'est que ça coûte moins cher. Vous avez contribué à résoudre le problème de déversement d'eaux sales dans l'Èvre, mais vous avez aussi fait un projet de voirie un peu plus qualitatif. On va recharger  les nappes, on amène de la biodiversité en ville. Donc il n’y a aucune raison de ne pas le faire. »

LE BUDGET

Voix-off :
Coût total de l’aménagement : 650 000 euros financés en partie par l’agence de l’eau Loire Bretagne.

Laurent Thaunat - Chargé d’intervention - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« L'agence a participé à la déconnexion des eaux pluviales pour la partie publique et a apporté une enveloppe de 200 000 euros. »

Christophe Dougé - Maire - Montrevault-sur-Èvre (49) - Vice-président - Mauges communauté
« L'agence nous permet aussi de financer des postes dédiés pour accompagner les riverains, les collectivités à s'approprier la gestion des eaux pluviales. »

Voix-off :
En France, 80% de la ville de demain est déjà construite.
Alors, pour améliorer les qualités de rejet au milieu naturel, les élus doivent forcément travailler sur des aménagements, comme celui-ci, innovants et duplicables.

Isabelle MOPIN - Vice-Présidente - Grand Poitiers Communauté Urbaine
« Nous avons un projet de déconnecter 200 pavillons sur un quartier près d’une rivière qui est en pente. L'intérêt de venir à Montrevault, c'était surtout de voir comment ça se configure, comment on peut créer ces espaces-là. Et comment on peut aider les citoyens à s'emparer du sujet qui, pour moi, est hautement écologique. Et c'est très intéressant que l'agence de l'eau nous aide, et sur le plan financier et sur le plan technique.»

Vincent Nalin - Chargé de mission eaux pluviales - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« C'est intéressant pour nous d'aller vers des villes plus vertes. On va avoir moins d'eau dans nos cours d'eau avec le changement climatique. Il faut impérativement qu'on revienne vers un cycle naturel de l'eau. L'agence de l'eau veut aller vers ce cycle naturel, remettre de l'eau aussi dans nos cours d'eau et éviter la pollution qui sera plus grave avec le changement climatique. »

LE BILAN

Voix-off :
Cet aménagement a fait chuter de 45 % les rejets d’eaux pluviales vers la station d'épuration.

Isabelle MOPIN - Vice-Présidente - Grand Poitiers Communauté Urbaine
« C'est de l'urgence à s'emparer de ces sujets. »

Madeline FUSS - Chargée de mission stratégie eaux pluviales - Mauges Communauté
« C'est duplicable, mais toujours avec les études adéquates pour arriver à une solution pérenne et qui fonctionne.»

Michel BENARD - Assistant maître d’ouvrage - Expert en eaux pluviales
« C'est d'une bonne concertation et d'une bonne préparation que découle un bon projet. »

Christophe Dougé - Maire - Montrevault-sur-Èvre (49) - Vice-président - Mauges communauté
« On est dans l'air du temps. L'idée, c'est d'entraîner les cinq autres communes des Mauges dans cette prise de conscience, de gérer autrement les eaux pluviales. »

[Musique]

Repères 2021 - S'adapter au changement climatique

  • 45 % du programme d'intervention de l'agence consacré au changement climatique
  • 89 millions d’euros d’aides accordés par l’agence de l’eau au bénéfice des solutions fondées sur la nature.

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